Interview de M. George DASSIS, Président du Comité Economique et Social Européen

Par Alexis Gillet 

Le Comité Economique et Social Européen est une institution consultative instituée en 1957 par le Traité de Rome. Le travail de ce comité est de mettre d'accord ses 350 membres venant de 28 pays et représentant du monde du travail (entreprises, organisations syndicales) et des associations (agriculteurs, consommateurs, ...).

Le CESE est une représentation de la "société civile" au plan européen. Ces membres essayent de ce mettre d'accord sur des propositions réalistes et réalisables par les décideurs (Commission Européenne, Conseil des Ministres et le Parlement Européen) car le CESE est un comité officiel qui porte la voie de multiples organisations et représente la voie d'une majorité et qui donc a un véritable pouvoir de pression sur l'Union européenne.

Par exemple, le CESE a dernièrement fait voter une taxe sur les transaction spéculatives du marché boursier, cette proposition vient en réponse du "manque" d'argent  pour une transition durable et est en attente de validation par l'Union européenne. Cet accord permettrait de prendre une infime partie de l'argent qui "dort" pour en suite pouvoir le réinvestir dans l'économie réelle ou pourquoi pas dans un fond vert.

Le CESE ne dispose néanmoins pas d'un budget pour agir, sa fonction est de faire valoir l'avis de la population au niveau européen.

M. DASSIS attend de cette COP 21 qu'un accord juste et contraignant sorte avant que toute action soit décidée. Cet accord permettrait de ne pas trop taxer les pays en voie de développement sans non plus qu'ils se permettent de polluer pour rattraper leur retard économique, mais en revanche il taxerait les pays qui ne respecteraient les limites qu'il fixerait. Pour lui, il faudrait aussi qu'une égalité entre tous les pays soit instaurée et que les pays d'Afrique soient mis sur un pied d'égalité avec les autre pays du monde car leur situation est catastrophique.

Dans un avenir proche, M. DASSIS voudrait qu'il y ait la fin de la démarcation Nord/Sud de la planète, que chacun ait sa chance qu'il soit né en Grèce ou en Espagne,... Pour argumenter cette idée, il a proposé un revenu minimum de "survie" pour chaque personne membre de l'Union européenne.

En ce qui concerne la jeunesse, le CESE, qui est majoritairement d'hommes, est ouvert à la jeunesse car M. DASSIS pense que les jeunes peuvent apporter aux "vieux" et inversement, mais l'instauration d'un quota ne serait pas la solution, et qu'il faudrait que les jeunes soient impliqués, d'une part par les instances de leurs pays et aussi qu'ils manifestent un intérêt aux enjeux économiques et sociaux des leurs pays.